R.D.V. au port à 8h mais avant tout il faut une fois de plus terminer nos sacs, que nous laissons à l'hôtel. Nous devons aussi aller retirer car nous savons que sur l'île nous ne trouverons rien. Sauf que Puno n'est pas la ville des banques, nous n'en connaissons qu'une, dont le distributeur est comme par hasard H.S. aujourd'hui. Il est 7h50, nous sommes à 20 bonnes minutes de marche du port, et nous ne savons pas s'il existe d'autres endroits pour retirer. Finalement, nous trouvons quelques rues plus loin et partons vers le port au pas de course. Etant vraiment très en retard, nous décidons de prendre un tuk-tuk (taxi-mobilette). Nous arrivons donc à temps au bateau.

Première étape : les îles flottantes Uros.

A l'arrivée, nous comptons rester sur le bateau, n'ayant pas payé le droit d'entrée (5 N.S. par personne). Mais le capitaine du bateau insiste pour que nous descendions tout de même, nous expliquant qu'il n'y a pas de contrôle de billets. Nous nous retrouvons en groupe devant un jeune de l'île qui nous explique rapidementla façon dont sont faites ces îles ainsi que le mode de vie de ses habitants.
Chaque île a une épaisseur d'environ trois mètre, appelée la totora, composée de deux couches :

  • la base est faite de racines emmelées ressemblant à des mottes de terre. Il s'agit de la partie flottante
  • Par dessus se trouve une épaisse couche de roseaux frais, entretenue régulèrement.

Les barques, habitations (maisons, huttes) et meubles sont traditionnellement faits de roseaux. Nous pouvons tout de même trouver quelques habitations en tôle, offertes par l'église protestante adventiste (secte) à ceux qui s'y sont convertis, la majorité étant catholique.
De nos jours, ces îles possèdent l'électricité et internet, grâce à quelques panneaux solaires. Chacune est fixée à l'aide de poteaux d'eucalyptus, et avec une dizaine d'ancres. Sans celà, d'après leurs termes : "Demain on se réveillerai en Bolivie".

Notre guide nous explique ensuite que les habitants vivent principalement de la pêche et du tourisme. Effectivement, ils mangent beaucoup de poisson, reconnu pour être bon pour la mémoire. La pêche est la responsabilité des hommes. Concernant le tourisme, ormis le droit d'entrée (5 N.S.), les femmes s'occupent d'accueillir les visiteurs et fabriquent aussi divers objets artisanaux qu'elles vendent directement sur leurs îles.
Le "Président" de l'île nous prpose le tour d'Uros en pirogue traditionnelle pour 5 N.S. Nous apprenons au passage que chaque île (il y en a une petite cinquantaine) est dirigée par un "Président" et que l'ensemble se retrouve tous les 15 jours pour faire le point.

L'endroit a hérité du nom "Uros" car à l'origine il était habité par les indiens Uros, qui en sont d'ailleurs les créateurs.
Or, d'après le Guide du Routard, "les autochtones déclarant qu'il faut aller voir les Uros vivant sur les îles flottantes ne sont pas de très bonne foi : la dernière Uros authentique est morte en 1959. Depuis cette date, les indiens Aymaras, comprenant l'intérêt pécuniaire qu'ils pouvaient en tirer, se sont établis sur les îles et se font passer pour des descendants d'Uros".
C'est la raison pour laquelle nous ne souhaitions pas nous rendre en ce lieu. Finalement nous ne le regrettons pas, le mode de vie des habitants étant très intéressant, même s'il ne s'agit plus d'Uros aujourd'hui. D'ailleurs, ils ne se sont pas présentés à nous en tant que descendants d'Uros.

Nous prenons quelques photos et repartons pour Amantani. Le trajet est long, encore 3h environ. En chemin nous cuisons au soleil (sans crème solaire, malgré les mises en garde, nous le paierons d'ailleurs), nous discutons et observons le beau paysage.
J'en profite pour discuter avec Fretez, en train de jouer du charango (instrument ressemblant à une petite guitare). Il m'explique qu'il est originaire d'Amantani et qu'il y retourne voir sa famille. Grâce à lui, nous en apprenons un peu plus sur ce lieu (Patrick). Les habitants sont répartis en dix communautés. Nous, nous allons dans celle s'appelant "Campisina Sancayuni".

A l'arrivée, nous suivos notre famille d'accueil pour la maison. Le chemin est rude, de plus étant à presque 4000 mètres d'altitude, l'oxygène se fait plus rare, mais la récompense est à la clé : vue magnifique et calme inespéré.

Nous sommes accueillis avec un repas fait de produits locaux et se terminant par une infusion de "Munia", une herbe d'ici bonne pour les maux de tête et la fatigue, dus à l'altitude et au soleil. Nous discutons avec Andrés, le père de famille, qui nous parle un peu de leur mode de vie.
Les enfants apprennent à parler le Quechua à la maison, ce n'est qu'à l'école qu'ils apprenent l'espagnol.
Le Quechua parlé dans la région du lac Titicaca est très différent de celui de Cuzco. En fait il y en a trois différents. Cette langue est parlée dans le sud (y compris en Bolivie) et au nord plutôt l'Aymaras.
Concernant l'école, les classes primaires et secondaires (collège) se passent sur l'île, la primaire dans le village et le secondaire à El Pueblo, le village principal, à 1h de marche.

L'après-midi se passe vite et arrive déjà le repas du soir, à base de soupe, féculents et légumes.
Après avoir mangé, Rufina, la mère de famille, nous amène à chacun un costume traditionnel car ce soir il y a une fête organisée à l'occasion de la venue de visiteurs. Nous y restons peu parce que demain il faut se lever tôt, mais prenons le temps d'écouter la musique traditionnelle et apprendre la danse qui va avec.